Léon Gérard et l'électrification de la Belgique

08/12/10

Pour revenir, cliquez sur l'image

Carte du réseau de distribution électrique en 1900

Ne pas confondre la notion de ligne électrique de ce plan avec celle de ligne électrique utilisée pour la traction fluviale. Ce plan ne les différencie pas et on se demande si le courant à destination des usagers n'était pas transporté sur les fils mêmes où roulaient les trolleys.

Tracteur Léon Gérard

"Léon Gérard, ingénieur, est un des pionniers de la distribution régionale d'électricité en Belgique. En 1898, il crée la Compagnie Générale de Traction électrique sur les Voies Navigables, financé par Paribas. Le but était de construire des centrales électriques destinées à alimenter les installations de traction électrique le long du canal Bruxelles-Charleroi.
La première centrale fut construite à Oisquercq (1898-1900). Elle comprenait trois machines à vapeur Brown-Boveri de 75ch qui entrainaient des alternateurs triphasés 6.600V, 125 tpm à l'aide de courroies. La distribution en basse tension était réalisée par des transformateurs monophasées 220V pour l'éclairage, et triphasés 220V pour la force motrice (y compris le halage électrique)
La direction se rendait compte assez vite que seul le halage électrique ne suffisait pas pour rentabiliser les investissements, et dès 1900, la Société s'orientait vers la distribution d'électricité aux particuliers. Elle obtint une série de concessions pour l'éclairage public et la distribution dans les communes voisines, mais les moyens financiers ne suffisaient pas pour honorer toutes les concessions obtenues. Léon Gérard entreprit la construction d'une deuxième centrale, à Roux, en partenariat avec la SGBEE (Société Générale Belge d'Entreprises Électriques) devenue TRACTEBEL, et GDF SUEZ par la suite."

Texte Patrick Lafontaine, Source documentaire :
Livre "TRACTEBEL - Métamorphoses d'un groupe industriel 1895-1995" (René Brion, Jean-Louis Moreau - ed. Fonds Mercator)

Centrale d'Oisquercq

La centrale d'Oisquercq en activité.

Autre photo du tracteur Léon Gérard sur jantes plates, qui confirme l'alimentation triphasée. Les trolleys sont à deux galets au lieu d'un seul sur les autres images.

Ci-dessous, proposition commerciale que faisait la compagnie en 1900.
La différence avec les pratiques actuelles de ce qu'est devenue la même compagnie est l'absence de démarchage par téléphone. Et aussi qu'on vous donne les tarifs tout de suite au lieu d'essayer de vous faire croire qu'on vous offre un diagnostic, "absolument sans engagement".
Les tarifs, probablement réellement modérés, des appareils consommateurs de courant sont aussi visibles qu'est invisible le tarif de la consommation que les souscripteurs des contrats devront payer après. On n'a rien inventé de plus actuel. Léon Gérard était bien un précurseur. En 1900, il devait être aussi héroïque de résister à l'électricité domestique qu'en 2010 au dernier modèle de trucphone ou de machinpad.
(Commentaire absolument indépendant de la volonté du fournisseur de la documentation)

Documents Patrick Lafontaine